«Chanel a donné la liberté aux femmes. Yves Saint Laurent leur a donné le pouvoir » – Pierre Bergé «Chanel a donné la liberté aux femmes. Yves Saint Laurent leur a donné le pouvoir » – Pierre Bergé
Le premier smoking de Yves Saint Laurent en 1966 et 2002 lors du dernier défilé – © DR Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent
(Tout d’abord, je voudrais m’excuser pour la piètre qualité des photos de ce post. Au fait, PP et Clochette sont partis en vacances en amenant « l’appareil photo pour adultes » avec eux et ils m’ont laissé l’ancien compact. Lui, de son côté est tellement désuet techniquement, que les appareils photos des smartphones ont une meilleure résolution. De plus, dès le début de ma balade parisienne je me suis rendue compte que la batterie était presque vide. Et la deuxième était bel bien chargée… à la maison. Il y a des jours, où les dieux de la photo sont encore moins cléments envers moi. )
Selon la loi de 26 brumaire An IX du calendrier révolutionnaire (ou le 18 octobre 1800 du calendrier standard) qui est toujours en vigueur, «toute femme désirant s’habiller en homme doit se présenter à la Préfecture de police pour en obtenir l’autorisation. [ …] Cette autorisation ne peut être donnée qu’au vu d’un certificat d’un officier de santé.» Heureusement, quelques années plus tard (en 1892 et 1909), deux circulaires autorisent le port féminin du pantalon si la femme tient par la main un guidon de bicyclette ou les rênes d’un cheval. Quel assouplissement pour l’époque !
Le pantalon restera un territoire exclusivement réservé aux hommes jusqu’à 1966 quand Yves Saint Laurent ferait l’impensable et proposerait le smoking pour femmes. Je ne m’intéresse pas particulièrement au style et à la mode ; mais parfois je regarde les défilées de haute couture pour le plaisir esthétique des yeux. Je me souviens encore des frissons qui m’ont parcouru quand je regardais le défile des modèles d’Yves Saint Laurent avant la finale de la coupe du monde en 1998. C’est pourquoi je n’ai pas perdu une seconde en réflexion quand j’ai su qu’une rétrospective de ses modèle a été organisée. Il fallait que j’y aille !
L’exposition était au Petit Palais (le Musée des Beaux Art de la ville de Paris et comprenait presque 300 créations. Elle commençait avec quelques modèles des années Dior (1957-1961), pour continuer ensuite avec les collections sous sa propre marque au long des années – la première saharienne, le premier tailleur-pantalon, les robes transparentes, les costumés crées pour Catherine Deneuve pour son rôle dans « Belle de jour », les robes de soir portées par la Princesse Grace de Monaco et la Baronne de Rotschild. Les collections inspirées des pays porches ou lointains – Espagne, Chine, Russie, la collection africaine, indienne. Les robes inspirées des grands peintres et leurs œuvres – la robe Mondrian, la robe Picasso, la robe Van Gogh. Ce ne sont plus des habits, c’est de l’art en état pur. Pour terminer un beauté – un grand escalier tapissé de rouge présentait sous la musique de la Traviata au moins 50 robes de soir, plus sublime les unes des autres. Sur le mur en face, peint en noir, les mannequins noirs portaient 40 smokings – du premier de 1966 au dernier de 2002. Une classe incomparable ! L’exposition se terminait avec une note de légèreté et romantisme avec quelques créations de la dernière collection d’Yves Saint Laurent en 2002 – des robes en mousseline de coupe classique et couleurs pastel. Je suis sortie avec la tête qui tournait.
Après quelques arrêts sur le chemin – pour manger un bol de ramen dans un resto japonais de côté de la rue Sainte-Anne (ça change du sushi/yakitori ordinaire) et quelques emplettes en épices indiennes au Passage Brady, je suis arrivée au deuxième point de chute prévu pour la journée – la boutique du maitre-pâtissier japonais Sadaharu Aoki (35, rue du Vaugirard). Petit et épure, à deux pas de jardin de Luxembourg, sa vitrine recèle des gâteaux multicolores, tels des joyaux dans leur écrin. Je suis sortie avec deux, qui ont malheureusement un peu souffert lors de voyage de retour. Très bons, surtout le ciron praliné – un gout légèrement acidulé et frais avec une feuillantine croustillante au milieu. Définitivement, c’est un endroit où je vais me rendre quand j’aurais envie de faire des «infidélités» à la Maison Hermé.