Barm brack

… ou la brioche irlandaise que j’ai appelée « Le Palais de Bangalore »

Comme la majorité des recettes que je prépare, celle-ci a aussi sa propre histoire… Habituellement, j’enlève le son de la télé pendant les pauses pub. Mais l’image reste (le choc de l’image sans le poids des mots, quoi ;)). Ainsi, quelques jours auparavant, j’ai vu que Lipton sortait une nouvelle variété de thé en sachets appelée « Le Palais de Bangalore ». J’ai donné un coup de coude à PP et nous avons pouffé de rire. Voyez-vous, le Palais de Bangalore est une sorte de « private joke » que je vais maintenant partager avec le net et le monde entier. Cet été nous avons été invités au mariage d’amis à nous qui a eu lieu justement à Bangalore (dans l’état du Karnataka, en Inde de sud). En préparant le voyage, nous avons épluché le guide afin d’établir une liste des sites à voir, dans  lequel se trouvait le palais mentionné ci-dessus, qui date de la fin du 19ème et qui est construit dans le style du Palais de Windsor. Une fois sur place, nous nous sommes embarqués dans une visite pleine de surprises. Le palais est situé au milieu d’un parc, mais curieusement, personne ne sait comment le trouver. Plusieurs conducteurs d’auto-rikshaws ont refusé de nous prendre car ils ne connaissaient pas le chemin. Un a finalement concédé, mais il s’est trompé de chemin et nous a laissé à environ 2 km de l’entrée du parc. Après quelques péripéties et avoir demandé notre chemin à tous les gardes rencontrés, nous avons trouvé l’entrée du parc. A l’entrée se trouve plusieurs panneaux, indiquant, entre autres, une école de management, une école d’équitation, mais aucune trace d’un quelconque palais. Un garde à l’entrée, fort aimable d’ailleurs, nous a confirmé que le palais était bel et bien là et nous a montré la direction. Au bord de l’allée des ouvriers décoraient des arbres avec des guirlandes électriques (pour la fête de Ganesh le lendemain) et quelques chevaux broutaient dans une clairière. Au loin on voyait enfin le palais. PP a sorti l’appareil photo et a pris une photographie. A ce moment nous avons entendu un gros coup de sifflet et nous avons vu deux gardes en uniformes nous indiquant à grands gestes de ranger l’appareil et de venir les voir. J’ai commencé à regretter de ne pas avoir pris l’adresse et le numéro de téléphone du consulat de France et ai imaginé une potentielle garde à vue à cause d’une interruption du sommet du G8. En fait, il s’est avéré que les photos sont interdites sans l’achat préalable de ticket d’entrée. Pas de problème, direction la caisse. Là, nous avons découvert 2 choses : les tarifs d’entrée pour les étrangers sont 3 fois supérieures a celle des indiens (ce qui est compréhensible) et que nous devons payer la même somme (comme les 3 tickets réunis) pour l’appareil photo. Là, mes principes moraux ont brandi le drapeau blanc. Je n’ai rien contre le fait de payer une entrée, mais je ne voulais pas payer un supplément juste pour avoir le droit de prendre la façade en photo (à l’intérieur du palais les photos étant interdites). C’est la raison pour laquelle nous avons juste une photo très floue du Palais de Bangalore. Néanmoins, c’était un voyage magnifique et j’attends avec impatience le moment (d’ici une dizaine d’années environ) où nous pourrons retourner dans ce pays magique.

C’est pourquoi lorsque j’ai vu la pub pour ce nouveau thé, j’ai décidé qu’il m’en fallait absolument une boîte (d’ailleurs, le dessin sur la boîte ressemble plus au Taj Mahal qu’au Palais de Bangalore ;)). Le seul hic est qu’à la maison personne ne boit de thé. Alors, il fallait que je trouve une recette où l’intégrer en ingrédient. Soudain, je me suis rappelée un livre de style « chick-lit » qui se déroulait en Irlande et où l’on parlait de « barm brack » (une sorte de pain sucré) et de « tea brack ». Je m’étais dit qu’un jour je devrais voir à quoi cela ressemblait. Et voici l’opportunité qui me tend les bras. Au bout de quelques clics (vive le moteur de recherche dont je tairais le nom), j’ai trouvé une recette sur le site de Good Food et j’ai appris que le terme « barm » voulait dire « levure de boulanger » et « brack » : «tacheté», le « tea brack» en étant la version à la levure chimique. Malheureusement, il n’y avait pas de thé dans la recette du barm brack. Quelques clics plus loin, sur le site d’Epicurious j’ai trouvé la recette du teabrack ; dans laquelle se trouve du thé, mais pas de levure. Pour que chacun y trouve son compte, j’ai réuni les deux recettes pour un résultat fortement satisfaisant.

Ingredients

  • 1 tasse de raisins secs 
  • Environ 300 ml de thé fort (« Le Palais de Bangalore » de Lipton)
  • 1 càs de sucre roux
  • 450 g de farine
  • 1 sachet (7 g) de levure de boulanger déshydratée
  • 50 g de sucre roux
  • 50 g de beurre à température ambiante
  • 250 ml de lait tiède
  • 30 ml de thé fort
  • 1 œuf
  • 1 pincée de sel 
  • ½ tasse de zestes d’agrumes (orange, citron) confites finement émincées

preparation

  • La veille, préparer environ 300 ml de thé fort. Garder 30 ml. Ajouter 1 càs de sucre dans le reste du thé et y verser les raisins secs. Couvrir et laisser macérer une nuit au réfrigérateur.
  • Le lendemain égoutter les raisins. Dissoudre la levure dans un peu de lait tiède avec 1 càc de sucre et laisser gonfler. Tamiser la farine dans un grand saladier. Ajouter le sucre, le sel, le beurre, le lait, le thé et l’œuf. Pétrir pendant une dizaine de minutes afin d’obtenir une pâte lisse. Couvrir avec un torchon humide et laisser lever durant 1 heure ou jusqu’à ce qu’elle double de volume.
  • Transférer la pâte sur un plan de travail légèrement fariné et la pétrir une deuxième fois pour enlever tout l’air. Y incorporer les raisins secs et les zestes d’agrumes. Si les raisins amènent un peu d’humidité dans la pâte, ajouter quelques cuillers à soupe de farine supplémentaires. Façonner le bram brack et le mettre dans un moule assez profond et couvert de papier cuisson. Couvrir avec un torchon humide et laisser lever une deuxième fois environ 1 h durant.
  • Enfourner dans un four préchauffé à 180 °C pendant une 40aine de minutes (vérifier la cuisson avec un cure-dent).
  • Badigeonner la surface avec un mélange de 1 càs de beurre fondu, 1 càs de sucre roux, 1 càc de cannelle, 1 pincée de gingembre et 1 pincée de noix de muscade.
  • Laisser refroidir et servir tranché avec du beurre (optionnel).

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