Gascogne I – Les terres natales de d’Artagnan

Written by admin Published on juin 10, 2017 in Endroits, France

« Sans doute, ne savez-vous pas qu’on ne nous voit jamais l’un sans l’autre, et qu’on nous appelle, dans les mousquetaires et dans les gardes, à la cour et à la ville, Athos, Porthos et Aramis ou les trois inséparables ? Après cela, comme vous arrivez de Dax ou de Pau…

– De Tarbes, dit d’Artagnan.

–… Il vous est permis d’ignorer ce détail, dit Athos. »

(Alexandre Dumas, « Les Trois mousquetaires », 1844)

Au fait, le château où naquit Charles de Batz de Castelmore, dit d’Artagnan, ne se trouve non plus à Tarbes, mais dans un petit village à environ, 50 kilomètres de la ville… mais je vous raconterai tout ça plus tard.

Si vous avez grandi avec les romans de cape et d’épée, vous n’allez sans doute pas rater la possibilité de vous balader un peu sur les lieux en relation avec les personnages que vous avez connu à travers les livres. A ma grande joie, la famille n’avait rien contre passer les vacances plutôt sur les terres gasconnes que sur le littoral surpeuplé, à condition que je trouve une belle maison avec une piscine encore plus belle. Il m’a fallu un peu de temps, mais j’ai déniché le gîte parfait et c’était parti pour deux semaines de visites et baignades.

Vous n’allez pas trouver la Gascogne sur la carte de la France, sauf si la carte date du début de XIe siècle. Historiquement, la Gascogne a été un royaume sur le territoire des départements du Gers (où était notre maison de vacances), des Landes et des Hautes-Pyrénées qui a été rattaché au Duché d’Aquitaine en 1063. Néanmoins, la Gascogne a gardé son nom historique jusqu’à la Révolution. Elle s’étend de l’Atlantique, au sud de Bordeaux, le long de la Garonne et jusqu’aux Pyrénées. De nos jours c’est une région avec une forte identité et héritage historique et culturelle. Le gascon le plus connu (à mes yeux) est bien sûr d’Artagnan. Vous pouvez trouver de références à lui partout dans la région.

Comme d’habitude, nos journées commençaient avec des visites pour se terminer autour de la piscine.

Condom

Un anglophone, et même un bulgare, trouverait le nom de la ville assez rigolo. Et pourtant, c’est une ville sérieuse, avec un passé important, une jolie cathédrale et se trouve sur un des itinéraires du chemin de Compostelle et voit passer de nombreux pèlerins tous les ans. La ville serait fondée en Xe siècle à la confluence de la Baïse et le Gèle, d’où son nom – du gallois Condomagos (marché de la confluence). La situation de la ville, sur le croisement des différents chemins, a largement contribué à son développement et à sa richesse à travers les siècles. En 1839 un port fut construit pour exporter l’armagnac produit dans la région vers Bordeaux. Vous pouvez visiter le Musée de l’Armagnac à Condom, la cathédrale de Saint-Pierre, de vous balader autour du port ou faire une croisière sur la Baïse, flâner au marché ou voir la statue de d’Artagnan et les Trois Mousquetaires du sculpteur géorgien Zurab Tsereteli, juste à côté de la cathédrale.

Auch

Si vous partez à la recherche des traces de d’Artagnan sachez qu’il y a encore quelques-unes de ses statues dans la région. Un d’elle se trouve dans la ville d’Auch. La ville a été fondée à l’époque de l’empire roman sur le bord du Gers et a été la capitale des comtes d’Armagnac au Moyen-Âge. Pendant très longtemps Auch a été considérée comme la capitale de la province de Gascogne. La ville est connue pour sa jolie cathédrale, Sainte-Marie, avec une façade de style corinthien (du XVIIe siècle) et une nef gotique, avec des vitraux magnifiques et un choir magnifiquement sculpté.

Passez à l’Office du Tourisme situé dans une belle maison du XVe siècle où vous allez recevoir un plan de la ville avec les principaux endroits à visiter : la statue de d’Artagnan en bas de l’Escalier Monumental, qui relie la ville basse à la ville haute, les ruelles étroites (pousteries) menant aux anciennes portes de la ville, ou la Tour d’Armagnac, jadis une prison transformée de nos jours en archives.

Lupiac

Bon, j’avoue, le plan au début était un peu du genre « aller jusqu’à Rome sans voir le Pape », c’est-à-dire, j’avais prévu de visiter la Gascogne, mais pas forcément le village de d’Artagnan. Comme j’avais vu que son château natal est une propriété privées fermée au visites, j’avais décidé d’en rester là. Sauf qu’au retour d’une dégustation dans les vignobles de Madiran (que je vais vous raconter bientôt), j’ai remarqué le panneau de la voie pour Lupiac assorti de la mention « village natal de D’Artagnan ». Deux kilomètres plus loin PP tournait à gauche et le visage de Clochette s’assombrissait à l’idée de voir la piscine s’éloigner au profit d’une nouvelle visite et un nouveau musée. Le village est pittoresque et, devinez quoi ! – avec une statue de d’Artagnan sur la place. A part ça, vous pouvez visiter le musée racontant l’histoire et les aventures de Charles de Bats de Castelmore immortalisé avec ses trois par la plume d’Alexandre Dumas.

A la fin, je vais même vous avouer qu’il existe encore deux statues de notre ami gascon (enfin je n’ai pas écrit d’Artagnan… ce qui aurait ramener les mentions de son nom dans ce billet à 11 … quoique…) : une à Paris, sur le monument d’Alexandre Dumas, place du Général Catroux et une à Maastricht où il est tombé sur le champ de bataille.