Vers le Soleil levant – VII

Osaka et Nara

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Osaka

Ma ville préférée parmi toutes les villes que nous avons visitées, et presque à égalité avec Tokyo au suffrage familial. Tandis que Tokyo est une mégapole impressionnante, Osaka paraît plus intimiste et accessible. C’est une ville où je me verrai bien habiter (ma note ultime pour une ville !). Et pas seulement parce qu’Osaka est connue pour être la capitale gastronomique du Japon. Ma copine M. (qui y habite depuis plusieurs années) m’a dit qu’il existait un dicton expliquant que les tokyoïtes dépensaient leur argent en chaussures, les kyotoïtes en habits et les habitants d’Osaka en nourritures. Comment ne pas aimer cette ville ? J’y retournerai volontiers un jour pour au moins un mois, juste pour me promener et prendre des photos. Et pour y manger !

Nous y sommes restés 2 jours et demi, en consacrant la plus grosse partie d’une des journées à la visite de Nara. J’avais initialement prévu plus de visites, mais finalement, nous avons préféré profiter de l’atmosphère de la ville grâce à des promenades plus tranquilles, en prenant notre temps plutôt que de courir d’un monument à l’autre.

Le quartier de Shinsekai

C’est ici que nous avons débuté notre promenade. Le nom du quartier se traduit comme « nouveau monde » et son développement a commencé au début du XXème siècle, après l’exposition nationale industrielle qui a eu lieu à Osaka en 1903. 1912 voit la construction de la tour Tsukenkaku en prenant exemple sur la tour Eiffel et qui est vite devenue le symbole du quartier. J’avais lu que les bâtiments de Shinsekai sont inspirés des immeubles de New York et Paris. Personnellement, je n’ai pas trop vu de ressemblance avec Paris. Peut-être parce que mes yeux étaient plus attirés par les nombreuses enseignes, aux couleurs éclatantes, sur les façades des restaurants le long de la rue Tsukenkakuminamihon (vous avez réussi à lire le nom ?), une des rues principales du quartier.

A beaucoup d’endroits, et pas seulement à Shinsekai, on peut y croiser des statues (ou effigies) d’un bonhomme au visage riant, presque grimaçant. Elles représentent les « billiken », sorte de mascotte non-officielle de la ville. Elle est considérée comme porte-bonheur incarnant la divinité « des choses comme elles devraient être ». Même si son surnom a une consonance japonisante, les « billiken » sont arrivés des Etats-Unis. Le premier « billiken » est une poupée port-bonheur créée en 1909 par la professeure des beaux-arts, Florence Pretz, dans la ville de Kansas City. Son dessin représente un bonhomme au visage presque simien, un sourire espiègle et une grosse touffe des cheveux sur la tête. Ce talisman est censé apporter bonne fortune à son propriétaire. Les « bilikens » sont ensuite arrivés au Japon avant la Seconde guerre mondiale et sont vite devenus populaires au point d’avoir leur propre statue consacrée dans le quartier de Shinsekai. Après la guerre, la statue originale est perdue, mais sa réplique est toujours visible dans la tour de Tsukenkaku.

Les rues peuplées et bruyantes de Shinsekai sont agréables pour une balade ou pour dîner ou déjeuner. Même si vous ne montez pas en haut de la tour, c’est un endroit très sympa à visiter !

Den-Den Town

Il est à Osaka ce que Akihabara est à Tokyo : un quartier plein de magasins d’informatique, mangas et jeux vidéo d’arcades : ce quartier vaut le détour si c’est l’un de vos centres d’intérêt ! Sinon, mieux vaut visiter le marché Kuromon ou un autre lieu qui vous tient plus à cœur. Mon programme prévoyait les deux : Den-Den Town et le marché ! Sauf que nous avons passé bien plus de temps dans les magasins et plus particulièrement dans la section pour les jeux à capsules (gashapon) de l’un d’eux qu’il ne restait plus beaucoup de temps pour le marché de Kuromon. J’ai donc préféré faire une croix sur cette visite et consacrer plus de temps à la rue commerçante Sennichimae Doguyasuji où se trouvent plusieurs magasins de coutellerie et arts de la table (baguettes, boîtes à bento, céramiques diverses et variées telles les coupes et coupelles mais pas seulement). C’était à mon tour de passer du temps à regarder les étalages tandis que la famille m’attendait patiemment !

Dotonbori

C’est une partie de la ville regroupant quelques rues le long de la rivière où se trouvent moult restaurants, cafés et magasins. Plein d’enseignes colorées et lumineuses et bouillonnant de vie nocturne… et diurne. C’était intéressant à voir, mais très franchement, ce quartier n’est pas rangé parmi mes endroits préférés de cette ville. C’était amusant de voir les restaurants et les cafés, leurs enseignes pleines de publicité, mais sans plus. Sans compter qu’il faut s’armer de beaucoup de patience pour déjeuner ou dîner dans ce quartier, surtout aux heures de pointes. Le soir, nous sommes sorties entre filles et nous y avons passé au moins une heure avant de trouver un endroit pour dîner sans devoir faire une queue longue d’au moins trois quarts d’heure (et certains restaurants nous ont directement refusé l’entrée car déjà bien plein).

Près de Dotonbori se trouve la rue Shinsaibashi, pleine de boutiques de toutes sortes, produits de beauté inclus (où nous avons fait un saut rapide avec Clochette). Une grande partie de la rue est couverte, ce qui fait de ce shopping un moment agréable quand il pleut des cordes (ou sous un soleil de plomb ce qui était notre cas).

Umeda Sky Biuilding

Il s’agit de deux immeubles de 40 étages qui sont reliés entre eux par des ponts aériens et un escalier mécanique. Sur les trois derniers étages se trouve une plateforme avec une vue de 360 degrés sur la ville, le Kuchu Teien Observatory (L’Observatoire du jardin flottant). L’observatoire a une partie couverte et il faut emprunter un escalier mécanique situé dans une capsule complètement transparente (à noter si vous avez peur des espaces vides sous vos pieds) à environ 150 mètres au-dessus du sol pour y accéder. Si le temps le permet (pas trop de vent ou de pluie), vous pourrez ensuite monter au dernier niveau qui est à l’air libre. Même si le nom de l’observatoire contient le mot « jardin », pas de verdure au sommet, mais on peut considérer la ville qui s’étend devant notre regard, tel un parterre de fleurs !

Les billets pour l’observatoire étaient vendus datés mais sans heure précise de visite. J’avais initialement prévu d’y monter lors de l’heure dorée et d’y faire de jolies photos d’Osaka. Une consultation rapide des prévisions météorologique (l’expérience malheureuse de Tokyo par temps de pluie oblige) m’as appris qu’il allait pleuvoir dans l’après-midi le jour de notre visite. Changement rapide de plan et nous y voilà dès le matin pour profiter des éclaircis. Heureusement que j’avais écouté ces prévisions car il a vraiment plu dans l’après-midi !

Dans le sous-sol du bâtiment d’Umeda Sky il se trouve une sorte de centre commercial avec quelques magasins et beaucoup de restaurants, tous au look d’une « rue » japonaise des années 30-40 (Takimikoji Retro Shopping Street). Je vous raconterai plus en détails un des restaurants de cette « rue ». Si vous tenez à y déjeuner ou dîner, préparez-vous à une attente plus ou moins longue, surtout aux heures de pointe.

Le château d’Osaka

Encore un château à l’histoire longue, et comme souvent, sanglante. Sa construction commença en 1583, sous le commandement du seigneur guerrier Toyotomi Hideisoshi, et est devenue le château le plus grand de son époque ! Ce château subît assauts, incendies, destructions et reconstructions jusqu’à arriver à son apparence actuelle en 1931. Comme les autres châteaux que nous avons visités, il est aussi entouré de fortifications et douves remplies d’eau et est situé dans un très grand parc constitué d’un superbe jardin et de différents bâtiments secondaires autour. Le contraste de ce château traditionnel entouré d’immeubles modernes est assez intéressant.

Si vous avez envie d’un petit remontant après la promenade dans le parc du château, vous pouvez vous arrêter dans le Gram Café pour un latte accompagné de quelques pancakes (au sakura, s’il vous plaît). Et avec beaucoup de chance, en sortant, vous pourrez tomber sur un rassemblement de fans venues pour un concert de leur boys-band favori. Ou un boys-band qui fait un concert improvisé dans la rue !

Les roses de Nakanoshima

Après la sortie du parc du château et en continuant le long de la rivière, au bout d’une petite demi-heure de marche (ou moins, si vous marchez plus vite que moi), vous arriverez sur l’île de Nakanoshima. Cette île artificielle a été construite à la fin de XIXème siècle et on y trouve un grand jardin avec une magnifique roseraie qui a captivé mon cœur. Cet écrin verdoyant, ces roses colorées et parfumées et la sérénité du jardin m’ont remplie de joie. Après avoir parcouru le jardin (et pris presque toutes les plantes en photo !), je me suis assise sur un banc sous mon parapluie (je vous ai prévenue plus haut que la météo prévoyait des précipitations) et j’ai passé un bon moment perdue dans mes pensées.

Nara

Nara est la première capitale « fixe » des empereurs japonais. Avant, chaque nouvel empereur choisissait une ville ou tout autre lieu pour en faire sa capitale et cela jusqu’en 710, date où la capitale est définitivement placée dans la ville de Heijo, aujourd’hui connue sous le nom de Nara.

Nara se trouve entre Kyoto et Osaka, à environ une heure en train de chacune des villes. Les monuments les plus connus peuvent ici être visités en une journée. Nous y sommes allées entre filles, et nous y avons passé moins d’une journée car, le matin même, je me suis réveillée avec un début de migraine et il m’a fallu un peu de temps pour être entièrement fonctionnelle. Nous avons quand même pu visiter les temples les plus importants et faire une dégustation de saké. Bizarre, après cette dégustation, tous les vestiges de ma migraine avaient disparu ! Comme par miracle ! J’ai aussi pu y acheter le mochi le plus célèbre du Japon, mais je vous en dirait plus lors du post consacré à la nourriture japonaise.

Le temple Kofoku-Ji

Ce sera le premier grand temple que vous allez voir sur votre chemin en sortant de la gare de Nara en passant par la rue Sanjo. Il a été construit en VIIIème siècle pour faire office de temple privé d’une des familles les plus puissantes de la région. Le complexe est constitué de plusieurs bâtiments dont une pagode de 5 étages. Lors de notre visite la salle principale du temple était fermer pour restauration et nous avons juste pu la voir de loin.

Le temple de Todai-Ji

Son nom se traduit par « Le grand temple de l‘est ». C’est un des premiers et des plus importants temples bouddhistes du Japon (construit en 752). A l’époque, il était devenu si important et avait centralisé tellement de pouvoir et influence, non seulement parmi les autres temples de la région mais aussi parmi la famille impériale, que la capitale du pays a été transféré de Nara à la ville de Nagaoka pour échapper à l’influence des moines du temple. Pour accéder au bâtiment principal, il faudra passer par une immense porte composée d’un seuil très haut que vous devrez enjamber (et ne surtout pas marcher dessus !) afin de laisser la vie moderne derrière et vous concentrer sur le spirituel. Dans le temple principal, vous y verrez une statue de 15 mètres de Bouddha assis, flanquée de deux plus petites. La statue principale est l’une des plus grandes du Japon. Sachez qu’il est interdit de prendre en photo cette statue de face, mais seulement de côté.

Vous pourrez également voir une colonne comportant un trou en son milieu. Ce trou est aussi grand que les narines de la statue principale et il paraît que celui qui arrivera à passer par ce trou trouvera l’illumination dans sa prochaine vie. J’ai décidé de ne pas m’y aventurer, ne souhaitant pas que les responsables du temple soient obligés d’organiser un sauvetage de touriste coincée et, par conséquent, à devoir élargir les narines de la statue. Je risque cette non-illumination (!) dans ma prochaine vie (ce qui est déjà le cas dans ma vie actuelle). Mais même avec ce risque, le temple est très impressionnant !

Le parc aux biches

Pas possible de le rater : il se trouve entre ces deux célèbres temples et vous devrez passer par ce parc pour aller de l’un à l’autre. Plusieurs centaines de biches se promènent en liberté dans le parc. Dans la mythologie japonaise, les biches sont considérées comme des messagers des dieux et sont vénérées. Les biches sont devenues le symbole de la ville de Nara et vous les croiserez partout dans le parc, et parfois même en dehors ! Elles sont présentes en dessin même sur les boîtes de pâtisseries locales vendues en souvenir. Les biches sont apprivoisées et n’ont pas du tout peur des humains. Vous pouvez les approcher pour les caresser ou leur donner à manger des crackers vendus spécialement pour elles.

En rentrant vers la gare, vous passerez par des quartiers plus résidentiels, constituer des belles maisons en bois et de jolis jardins miniatures.

Et c’est ici que se termine mon récit des endroits que nous avons visités lors de notre voyage. Je vous remercie d’être resté jusqu’au bout. Dans mon post suivant, je vous raconterai plus en détails mes impressions sur la nourriture au Japon (spoiler : elle était partout excellente !).

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