Vers le Soleil levant – VI

Hiroshima, Miyajima et Yokohama

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Hiroshima

Le nom de Hiroshima est à jamais lié à la tragédie du 06 août 1945 quand, à 8h15 du matin, la bombe atomique démolit la ville en quelques minutes et causa le décès d’environ 70 000 personnes (le nombre de victimes suite à la radiation est estimé à environ 140 mille un an plus tard). La bombe a été jetée au-dessus du centre économique et politique de la ville, explosant à environ 600 mètres au-dessus des bâtiments, avec les conséquences terribles que l’on connaît des films documentaires et des livres d’histoire.

La salle d’exposition commerciale de la préfecture de Hiroshima (Hiroshima Prefectural Commercial Exhibition Hall) est le seul bâtiment qui a partiellement survécu au bombardement. Construite en 1915 et surmontée d’un dôme, la salle était destinée à la présentation des produits de la région et d’être lieu d’accueil pour des expositions, concerts ou séminaires. Aujourd’hui, seulement la partie centrale avec le dôme est toujours visible et est conservée dans le même état qu’en août 1945, tel un rappel austère du pouvoir destructeur des armes nucléaires. Ces vestiges sont connus sous le nom de « Dôme de la Bombe atomique » (Genbaku Dome) et placés au début du vaste parc commémoratif dédié à la paix (Peace Memorial park).

Nous avons commencé notre visite par le Dôme et nous avons continué à travers le parc, en passant par les monuments aux étudiants, aux enfants victimes du bombardement, des autels dédiés au recueillement, de la flamme éternelle. On y trouve aussi de grands parterres de rosiers, envoyés par les gouvernements de différents pays et dont le parfum embaumait l’air ; il m’était un peu difficile à imaginer qu’à peine 80 ans en arrière, la ville était pleine de vie. A l’autre bout du parc se trouve le Musée de la paix qui recueille les documents et les récits des survivants du bombardement, avec le message de ne plus laisser se reproduire une telle tragédie.

Une de vues les plus impressionnantes pour moi a été le mémorial cénotaphe aux victimes : une arche sous la voûte de laquelle s’aligne au loin la flamme éternelle et le dôme presque détruit. Et sous laquelle se trouve une stèle avec les noms des presque 200 mille victimes de l’explosion initiale et des radiations résiduelle. Ce fut l’un de ces moments de ma vie où je me rendis compte que ce que l’on apprend dans les leçons d’histoire s’est réellement produit. J’avais le même ressenti que lorsque j’avais visité les cimetières des soldats morts lors de la bataille de la Somme en France. Et c’était aussi un rappel que j’avais la chance de vivre dans un pays sans guerre sur son territoire.

Hiroshima étant un peu éloigné de l’itinéraire que j’avais initialement prévu, j’ai longtemps hésité à l’inclure dans notre voyage (pour favoriser un temps plus long dans une autre ville). J’ai, finalement, décidé que le devoir de de mémoire m’imposait d’y consacrer le temps nécessaire. Et je n’ai pas du tout regretté ma décision, car Hiroshima s’est avérée une très bonne surprise. La ville est bien sûr reconstruite depuis, dans un style moderne et nous y avons trouvé une atmosphère agréable et chaleureuse. Nous avons fait une promenade fort sympathique dans les rues du centre-ville, bruyantes et vivantes en terminant par un trajet au bord d’un tramway au look rétro.

Le château de Hiroshima

Il est accessible à pied depuis le centre-ville et il est appelé aussi « Le château de la carpe ». Il a été construit à la fin du XVIème siècle pour servir de résidence au seigneur local (daimyo) et centraliser le pouvoir militaire et économique de la région. Le château original a été détruit par la bombe atomique puis reconstruit en 1958, partiellement de manière traditionnelle (en bois) mais aussi en y ajoutant des parties en béton.

Le château est entouré de murailles et de douves avec de l’eau que vous devez traverser (heureusement pas à la nage) avant d’arriver au parc qui entoure le bâtiment principal. Au milieu du parc se trouve un arbre centenaire à la couronne imposante qui ressemble beaucoup à tous les arbres situés à ses côtés. C’est seulement en s’approchant de lui que vous trouverez la pancarte annonçant que cet arbre est un survivant du bombardement (à environ 1 km de l’épicentre).

Le château possède quelques étages et en hauteur, on peut y avoir une jolie vue sur la ville. Nous l’avons admiré de l’extérieur et nous sommes promenés dans le parc.

Le jardin Shukkeien

Depuis le château et au bout d’une vingtaine de minutes de marche, vous arrivez au jardin Shukkeien qui a fêté il y a quelques années son 400e anniversaire. Le nom du jardin signifie « vue rétrécie » et l’on y trouve montagnes, vallées, chutes d’eau, forêts tout cela représentées en miniature de façon symbolique. Dès votre arrivée dans ce jardin, vous entrez dans une oasis de verdure et vous oubliez que vous vous trouvez dans une grande ville. Suivez le sentier le long du lac central et profitez des paysages qui se révèlent devant vous et qui changent sans cesse. L’entrée coûte 260 yen (1,60 euros) et la promenade est très agréable et relaxante, je vous la recommande vivement !

Miyajima

En 593, le seigneur de l’île d’Itsukushima, Saeki no Kuramoto, eu une vision. Il reçut la visite de trois divinités protectrices de la famille impériale, gardiens du peuple et des marins. Les divinités (Ichikishimahime-no-mikoto,Tagorihime-no-mikoto et Tagitsuhime-no-mikoto) cherchaient un endroit propice pour y avoir un sanctuaire qui leur soit dédié. Guidé par eux, Kuramoto voyagea autour de l’île avant de choisir une baie pour la construction du sanctuaire, juste au bord de l’eau caressé par les marées. Et le sanctuaire fut érigé.

En 1168, le seigneur de l’île, Tayra no Kyomori, agrandit le bâtiment et le rénova dans un style qui ressemblait à celui des demeures des nobles du moment. Des années plus tard, Kyomori prit plus de pouvoir dans la région et le sanctuaire de l’île devint un lieu de culte très populaire, surtout après la visite de l’empereur. La popularité du sanctuaire n’a cessé de croître et il jouit de la protection non seulement des familles puissantes de la région, mais aussi de plusieurs shoguns au pouvoir. La popularité du sanctuaire est telle que l’île d’Itsukushima commenca à être plus connu sous le nom de Miyajima (l’île du sanctuaire).

Le sanctuaire est construit sur des plateformes en bois juste au bord de l’eau et son imposant torii se situe un peu plus loin dans la mer. A marée haute, les deux constructions semblent flotter sur l’eau, et, à marées basse, sont accessibles à pied.

L’île est facilement atteignable à partir d’Hiroshima : vous devez d’abord prendre le train pour quelques stations à la gare centrale de la ville jusqu’à la gare de Miyajimaguchi et, ensuite faire un voyage en ferri (départs toutes les 10 minutes) d’un petit quart d’heure. Ce voyage est entièrement couvert par le JR pass à condition de prendre les ferris estampillés JR. Je vous conseille de vérifier les horaires des marées à l’avance afin de vous organiser et d’arriver au bon moment sur l’île. Nous sommes arrivés presque à la fin de la marée haute, quand l’eau se retirait, mais j’ai quand même pu faire quelques photos du torii dans l’eau. Et en dehors de l’eau !

Yokohama

J’avais laissé la visite de Yokohama pour le dernier jour (ou plutôt, les trois quarts du dernier jour) et j’avais prévu pas mal de promenades. Je salivais (littéralement) à la pensée de la balade et du dîner dans le quartier chinois. Mais je n’avais pas prévu les caprices de la météo.

Yokohama nous a accueillis vers la fin de la matinée avec un vent fort et une pluie diluvienne. Nous avons laissé nos bagages à l’hôtel et nous avons décidé de déjeuner en espérant des éclaircis, éclaircis ne sont jamais arrivés ! Nous avons quand même tenté une promenade le long du port pour essayer de voir, une nouvelle gigantesque statue du robot Gundam (au moins, de loin). En moins de temps qu’il me faut pour écrire ce récit, nous étions trempés jusqu’aux os, malgré les vestes et les parapluies ! Nous n’avons pu qu’entr’apercevoir la statue de très loin et de nous promener tant bien que mal le long du port. Nous avons vite décidé de faire une croix sur le quartier chinois et de rentrer se sécher à l’hôtel. Cet établissement était presque au bord de l’eau et j’avais payé un supplément pour avoir des chambres à un étage élevé avec vue sur la baie et sur le port avec l’idée de faire de superbes photos de Yokohama de nuit. Malheureusement, les fenêtres n’étaient pas très propres et recouvertes de gouttes. Résultat, les photos ne furent pas très réussies. Et nous n’avions même pas droit à une revanche : nous devions partir (à contrecœur) le lendemain tôt pour l’aéroport prendre notre de retour.

Bref, c’était pas notre jour ! Il faudra prévoir un nouveau séjour pour que l’on rattrape cette journée !

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